histoire d’Arc et Senans

Arc, Senans, puis Arc et Senans

Notre village constitue un cadre de vie qui nous est familier avec l’église, les maisons, la Saline … Pourtant, cela n’a pas toujours existé. Mais qu’y avait-il avant le village ?

L’occupation humaine la plus lointaine que nous connaissons, remonte au néolithique qui marque le début de la sédentarisation et de l’agriculture. Ces populations occupaient alors les contreforts rocheux bordant la Loue comme au Crot de Cramans, près de l’ermitage de Lorette et très vraisemblablement à Roche sur Loue.

A l’époque romaine, le territoire de notre commune était traversé par la voie Agrippa qui franchissait la Loue un peu en amont de l’actuel pont de Cramans pour continuer vers la Pérouse, puis le village de Fourg. A l’époque, des villas romaines bordaient les voies de communication. Néanmoins, à ce jour, aucun vestige de villa romaine n’a formellement été identifié sur notre commune.

Plus tard, au VIème siècle, après les grandes invasions germaniques des Burgondes et des Alamans, la chronique de Saint Bénigne indique que les habitants de Roche sur Loue ont constitué une communauté groupée autour du site de Roche.

Dans la partie occidentale de l’Europe, la majorité des villages se sont formés à une époque relativement prospère du moyen âge, entre le Xème et le XIIIème siècle. Notre village n’a pas fait exception. La paroisse de Senans est citée pour la première fois en 1275 dans le compte diocésain. Ce compte a été établi pour la préparation d’une croisade. Pour son financement, le pouvoir diocésain a dressé la liste des villages de Franche-Comté afin de définir la contribution financière de chacun. Senans y figurait pour 25 sols ce qui donne une indication sur l’importance des villages d’Arc et Senans. A titre de comparaison, la contribution de Liesle était de 50 sols et celle de Chissey de 30 sols.

Arc et Senans qui appartenaient respectivement à la Seigneurie de Château Rouillaud et à celle de Roche sur Loue se trouvaient alors en bordure de la forêt de Chaux qui descendait beaucoup plus bas qu’actuellement.

Bien qu’appartenant à deux seigneuries distinctes, les deux villages étaient déjà groupés dans la même paroisse qui constituait, à l’époque, un tissu social très fort. Arc avait une chapelle qui se trouvait dans l’enceinte du château puis à proximité immédiate de celui-ci à partir de 1636.

Progressivement deux autres entités ont pris de l’importance avec les besoins croissants en bois de chauffage et charbon de bois qui alimentaient les forges, en particulier celle de Roche. Il s’agit du Deffois (autrefois Défois) et du Vernois situés à l’époque en forêt de Chaux dans les clairières.

Jusqu’à la conquête française, en 1678, les deux villages et leurs hameaux ont peu évolué.

Un peu avant la révolution française de 1789, une description assez précise nous est donnée par les cartes des frères Cassini qui ont cartographié le royaume de France. On y voit :

– le Deffois (noté sur la carte « les Défois ») représenté par une très grande clairière et de nombreux bâtiments, ce qui semble attester une forte activité, probablement en raison du développement de l’industrie sidérurgique en croissance à l’époque.

– le Vernois représenté en lisière de forêt, d’importance bien moindre que le Deffois.

– l’église de Senans et le moulin de Roche.

– Arc et le moulin Toussaint avec la maison du Barcotier toute proche pour le franchissement de la Loue.

Au XVIIIème siècle tout s’accélère, avec tout d’abord l’édification de la Saline sur Arc décidée par Louis XV en 1775. Le 14 décembre 1789, l’assemblée nationale votait la loi de création des municipalités et communes. En 1790, notre commune d’Arc et Senans est créée scellant ainsi la fusion entre les deux villages et les hameaux.

Puis au milieu du XIXème siècle, c’est la construction des voies de chemin de fer et de la gare.

En quelques dizaines d’années, ces deux éléments ont profondément modifié la structure des villages en opérant une jonction physique entre les deux entités médiévales. La prospérité du XIXème amena de nombreuses constructions ainsi que le développement de l’industrie à Roche.

Au début du XXème siècle, la morphologie du village est proche de celle que nous connaissons actuellement. Viendront ensuite l’usine de limes (UMAS) de l’avenue de la Saline et une extension/densification liée à la croissance démographique.

C’est ainsi qu’en quelques milliers d’années, des premiers agriculteurs à nos jours, s’est progressivement constitué notre village.